Le rôle du consultant n’est-il pas de vous apporter un regard extérieur, et de repousser les limites posées par l’organisation, les contraintes, les biais cognitifs… Je sors, je me promène, j’observe, je visite, je fais des expos… Chaque escapade fait naître des réflexions inattendues, que j’inscris dans mes démarches de conseil, et que je vous partagerai désormais ici.
Pour cette 1ère chronique, le décor est un garage des années 30 dans le quartier de Saint-Augustin à Paris, le Grand Garage Haussmann, vestige construit en 1939. La façade désuète en témoigne. OffScreen y installe des artistes pour 4 jours d’exposition… Ou comment Gabin, Delon, et les autres laissent place à une promenade que j’ai embrassée sous le prisme de la transformation…
Transformer un lieu, en garder le mouvement
Le mouvement circulaire qui nous emmène telle une voiture aux étages supérieurs s’appréhende différemment à pied, les emplacements encadrés par des lignes jaunes viennent délimiter les œuvres d’art ; certaines œuvres viennent casser ces lignes pour en reconstruire d’autres. La présentation de photos épouse le mouvement des murs. Les verrières nous éblouissent parfois, mais n’altèrent en rien l’exposition. Les variations de lumière du soleil ou la tombée de la nuit viendront colorer les œuvres différemment. Je sais que je suis dans un garage avec plusieurs étages, mais j’en oublie la fonction première. Chaque étage offre des surprises, et je continue à monter en me demandant ce qu’il y a tout en haut…
Déconstruire une œuvre pour en modifier sa perception
Petit zoom sur les œuvres de Leyla Cardenas qui imprime des photos de milieux urbains sur du tissu qu’elle détisse pour ne garder que les fils verticaux. Deux couches de la même photo qui se superposent et vous retrouvez une impression de profondeur et de délicatesse qui donnent une tout autre perception de l’objet initial, une impression de volume et de perspective qui vous invite à observer les oeuvres différemment, de face, de côté, de loin et de près.
Détourner l’image, en montrer toute la subjectivité
Plusieurs œuvres montrent comment, au travers d’un écran, l’image peut être tronquée, déformée, réinterprétée… Illustration ultime et évidente de la subjectivité et la partialité de l’information. Une information ne peut jamais être délivrée brute. L’art permet de pousser l’exercice loin puisque souvent engagé et militant. Mais la transposition dans le monde de l’entreprise ouvre un champ de réflexion pertinent.
Associer des mots, chacun selon son expérience
Inspirant exercice que de proposer des mots à plusieurs individus et de filmer leurs visages, leurs corps, et entendre les mots qui leur viennent à l’esprit en réponse. Chacun pourra comprendre les réponses indissociables des expressions du visage, les interpréter mais également avoir ses propres mots… Un bel exercice ici encore transposable dans le monde de l’entreprise.
Il est à noter que le Grand Garage Haussmann deviendra en 2025 un immeuble d’habitation. Le lieu continuera à évoluer, se transformer…